Le mariage de Gaspard II de Montmayeur

En ce matin de mai 1404, la vie apparaissait comme une belle aventure à deux cavaliers qui chevauchaient allègrement vers Apremont.
Gaspard II de Montmayeur et son écuyer, Jacques de Villette préparaient un coup surprenant.
Jacques se rendit au château d’Apremont et demanda à voir Aymon de la Balme de la part du Comte Amédée, il lui dit que celui-ci ayant appris le prochain mariage de demoiselle Guigonne de Sillans avec Bertrand d’Aiguebelle, voit ceci favorablement. Il tient Bertrand d’Aiguebelle comme un de ses bons sujets, aussi pour marquer l’évênement et Honorer votre famille, il a décidé de vous accorder le collier de Savoie, ce soir même où il vous l’apportera en se rendant à Chambéry. Aymon se doutait que quelque chose se tramait, mais malgrès tout sa joie d’enfin recevoir cet Honneur lui fit perdre sa sagesse, il savait à quel point étaient liés Gaspard et son écuyer et il savait aussi pour avoir refusé que le jeune Montmayeur veuille épouser sa fille.
Il ne pouvait donner sa fille au fils de celui qui, autrefois l’avait frustré du titre de maréchal de Savoie. Jacques par son éloquence réussit à tromper son Hôte jusqu’à l’arrivée impromptue de Bertrand d’Aiguebelle à qui Aymon de la Balme expliqua l’arrivée du Comte pour lui remettre le collier. Bertrand expliqua qu’il revenait de Chambéry et qu’ils étaient tout deux avec le Comte ce matin même et que celui-ci ne lui en à rien dit.
On s’était joué de lui, le vieil Aymon comprit que Montmayeur était derrière tout ça et fit enfermer Jacques dans un souterrain. Guigonne essaya de calmer son père, lui expliquant qu’elle aimait Gaspard, mais celui-ci était déterminé à détruire ce Montmayeur et l’attendait redoublant ses soldats. Il avait décidé de marier sa fille le lendemain à Bertrand d’Aiguebelle et de faire savoir dans tout le pays que Montmayeur, sous les chaînes était son témoin. En l’absence du curé de la paroisse, Aymon fit quérir un capucin au couvent de Montmélian.
Le moine arriva au château d’Apremont comme le soir tombait. Aymon lui expliqua que le lendemain il devrait marier sa fille à Bertrand d’Aiguebelle mais qu’il attendait pour l’heure des invités de marque et qu’il souhaitait que le moine confesse sa fille, ce sera déjà autant de fait !
A cet instant, la sonnerie du guetteur retentit. Un carrosse escorté d’une vingtaine de cavaliers approchait, les portes du château s’ouvrir pour les laisser entrer puis se refermèrent derrière eux et un combat s’engagea. Plusieurs hommes se précipitèrent sur le carrosse, dont ils ouvrir les portières, mais n’y trouvèrent qu’un épouvantail enrubanné qui se vida de son sous le tranchant des lames. Le capucin avait rejoint Guigonne et après s’être fait reconnaître de sa belle se fit indiquer où était enfermé son écuyer pour le libérer. Ceci étant fait, il retourna chercher Guigonne qui était évanouie et la confia à Jacques qui avait ordre de foncer vers la sortie dès que Gaspard aurait re-ouvert le pont-levis.
Une fois Guigonne sortit du château avec Jacques et ses hommes, le capucin sauta sur un cheval, baissa son capuchon, se dressant sur ses étriers pour crier d’une voix plus forte que le tonnerre : A moi, Montmayeur !
Le soir même au château des Aigles du Mont Raillant, une grande fête était prête pour célébrer le mariage de Gaspard et de Guigonne. C’est le capucin qu’avait choisi Aymon de la Balme qui les unirent, c’était lui-même qui était venu prévenir Gaspard et qui lui avait prêté sa bure.
Jacques fût le témoin de Gaspard et Fanchon fût celle de Guigonne.
Tard dans la nuit, lorsque Jacques de Villette eut chanté un air ancien des chevaliers de Navarre, Gaspard et sa jeune épouse quittèrent le banquet pour s’isoler dans l’acte d’amour.
Dans le vacarme de la fête, il s’efforça de trouver les mots tendres qu’elle attendait et qu’il ne savait pas dire.